” Lorsque les objectifs d’apprentissage envisagés pour [les élèves] requièrent des modalités adaptées nécessitant un regroupement et une mise en œuvre par le coordonnateur, celles-ci le seront dans un lieu spécifique, répondant aux exigences de ces apprentissages. “[1]
L’enseignement proposé dans la classe de l’ULIS repose essentiellement sur le développement des compétences cognitives des élèves, de manière souvent transversale, selon les axes prioritaires suivants :
- Connaître et maîtriser la langue française :
” savoir lire, écrire et parler conditionne l’accès à tous les domaines du savoir et l’acquisition de toutes les compétences”[2] en favorisant une pédagogie de la compréhension alliant deux voies complémentaires : un travail de perfectionnement méthodique et des pratiques culturelles.
“La progression dans la maîtrise de la langue française se fait selon un programme de lecture et d’écriture, de vocabulaire, de grammaire, et d’orthographe. Un programme de littérature vient soutenir l’autonomie en lecture et en écriture des élèves.
L’étude de la langue française (vocabulaire, grammaire, orthographe) donne lieu à des séances et activités spécifiques. Elle est conduite avec le souci de mettre en évidence ses liens avec l’expression, la compréhension et la correction rédactionnelle.”[3]
- Connaître et maîtriser les langages mathématiques:
se repérer dans la chaîne numérique, donner du sens aux opérations, travailler sur les unités de mesure, résoudre des problèmes, s’initier à la programmation, maîtriser les bases de la géométrie, c’est à dire travailler les mécanismes incontournables tout en développant des qualités de logique et d’aptitude au raisonnement, “les mathématiques […] fournissent aux élèves des outils pour agir, choisir et décider dans la vie quotidienne, mais aussi pour penser et conceptualiser”[4],
- Construire et consolider des notions telles que l’espace, le temps, la connaissance du monde à travers la culture humaniste (Histoire, Géographie, Histoire des Arts).
” La culture humaniste permet aux élèves d’acquérir tout à la fois le sens de la continuité et de la rupture, de l’identité et de l’altérité. […] Elle contribue à la formation du jugement, du goût et de la sensibilité. Elle enrichit la perception du réel, ouvre l’esprit à la diversité des situations humaines, invite à la réflexion sur ses propres opinions et sentiments et suscite des émotions esthétiques.”[5]
Partant du principe que le handicap n’est pas fixe, qu’il peut évoluer en fonction des modifications de l’environnement, du développement mental et des évolutions adaptatives du jeune, il semble important d’orienter la pédagogie pratiquée à l’ULIS selon les axes suivants :
- l’enrichissement du milieu pédagogique pour développer des aptitudes inexploitées jusqu’alors, par des pratiques et des supports de compensation, de contournement, de détour, de remédiation,
- le développement d’interactions humaines, matérielles, disciplinaires, la création de passerelles, l’établissement de nouveaux liens,
- la mise en place d’apprentissages nouveaux, en développant certains contenus disciplinaires autrement pour favoriser la curiosité, éveiller des capacités nouvelles,
- la différenciation, non comme “méthode” mais comme préoccupation constante, respect des besoins particuliers de chacun.
- le temps donné à la maturation, au développement des compétences, le respect des rythmes individuels.
- l’ambition de mener les élèves au maximum de leurs possibilités, d’allier à la fois l’exigence vis-à-vis de l’élève et le plaisir de la connaissance.[6]
- ajuster les enseignements en gardant la tension entre adaptation, compensation et ambition.
C’est dans ce contexte que, tout au long de l’année, certains apprentissages sont proposés sous forme d’ateliers ou encore de projets transversaux mobilisant l’ensemble des compétences attendues.
[1] Circulaire 2006-126 du 17/08/06 – Mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation
[2] Préparation de la rentrée 2010 Circulaire n°2010-38 du 16/03/2010
[3] BO hors-série n°3 du 19 juin 2008 – Cycle des approfondissements – programme du ce2, du cm1 et du cm2
[4] idem
[5] Le socle commun de connaissances et de compétences. Sceren CNDP 2007
[6] Préparation de la rentrée 2010 Circulaire n°2010-38 du 16/03/2010
Aborder certains apprentissages par le jeu
Aménager des plages de jeu sur le dispositif ULIS a pour objectif, à travers la découverte et la pratique de jeux de stratégie, de réflexion et de logique, de développer des compétences transférables et permettre de remédier à certaines difficultés rencontrées par les élèves et de favoriser les apprentissages par transfert.
« Pratiquer des jeux de société, comme le terme l’indique, c’est à la fois jouer et avoir une relation sociale. C’est prendre du plaisir, mettre au point une stratégie, se mesurer aux autres, s’adapter à leurs réactions, intégrer et respecter les règles. On le voit, c’est une activité intellectuelle et affective.
C’est également une activité sociale. La rencontre de l’autre est importante. Echanger des idées, montrer les erreurs commises, dévoiler l’instant où tout se joue, inventer des variantes : autant de situations d’une richesse extrême dont bénéficie chacun des joueurs … »
Pellaton (rapport d’expérimentation).
« Le plan pour les sciences et les technologies à l’École lancé le 31 janvier 2011 propose aux enseignants de développer le recours aux jeux traditionnels comme les échecs, les jeux à règles (jeux de cartes ou de plateau), les jeux de construction qui permettent de développer la motivation, la concentration des élèves, d’encourager leur esprit d’autonomie et d’initiative et de travailler les fondamentaux par une approche différente. »
Instructions officielles – Education Nationale Circulaire 1012.011
Jouer à un jeu de stratégie, de logique ou de réflexion requiert :
- de la concentration
Pour avoir le plus de chances de gagner, il faut être attentif à la règle, à ce que l’on fait et à ce que font les autres.
- de l’implication
Ce qui entraîne la mobilisation des savoirs et savoir-faire.
- de vivre ensemble
Jouer, nécessite l’intégration de la règle, la maîtrise des émotions et parfois la coopération
Ces jeux développent des compétences (observation, stratégie, logique, mémorisation, dextérité…) et des attitudes (persévérance, dépassement de soi, autonomie, initiative, prise de décisions…)
Dans le domaine des apprentissages scolaires, en rapport direct avec le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, jouer permet de travailler des compétences bien précises.
En mathématiques :
- Développement du raisonnement logique, (organisation, anticipation, stratégie)
- analyse de problème,
- mise en œuvre de stratégies de résolution,
- représentation spatiale (orientation dans l’espace et le plan, symétrie …)
- combinaison,
- connaissance des nombres,
- calcul
dans la maîtrise de la langue française :
En dehors de la mémorisation, c’est surtout le langage oral et le vocabulaire qui sont travaillés.
au niveau de l’autonomie et de l’initiative :
Jouer développe des capacités, des attitudes et des compétences sociales et civiques.
Des capacités :
- raisonner avec logique et rigueur
- identifier un problème et mettre au point une démarche de résolution
- mettre en relation les acquis des différentes disciplines et les mobiliser dans des situations variées
- identifier, expliquer, rectifier une erreur
- anticiper
- mettre à l’essai plusieurs pistes de solution
Des attitudes :
- motivation
- confiance en soi
- désir de réussir et de progresser
Des compétences sociales :
- respect de soi et des autres
- décentration
- respect des règles
- communication et travail en équipe